Les biographies de Rémersdael

 
 

Jean PIRNAY

Après son mariage avec Mariette Fassotte en 1949, Jean PIRNAY s'est installé à Rémersdael, au Bois Rouge, où il a exploité la ferme familiale des Fassotte.

Il venait de Hombourg, où il était né le 8 octobre 1925, connu comme Réfractaire de la guerre 40-45 et comme militant de la JAC (Jeunesse Agricole Catholique). Il fut d’ailleurs président de la JAC de 1946 à 1949.

Il a cependant changé d’activité professionnelle en devenant vendeur d’aliments pour bétail ; il a exercé cette profession sous différents statuts (représentant, indépendant, etc.).

Il s’est aussi engagé dans la vie sociétaire à Rémersdael. Pendant plusieurs années, il a été l’âme de la Société Royale de Tir Saint-Héribert. Les activités de cette société se tenaient même chez lui et, avec Mariette qui est une des premières femmes pratiquant le tir – avec  beaucoup de succès d’ailleurs – il  en était l’homme-orchestre. Mais il était aussi un bon tireur et c’est ainsi qu’il fut Roy de la Société en 1963, meilleur tireur en 1970 et 1972.

Le comité du C.S. Rémersdael, l’équipe de football relancée à Rémersdael en 1969 et qui a duré jusqu’en 1996, a également pu compter sur Jean PIRNAY. Membre du comité, il avait aussi la charge d’une équipe de jeunes.

Lorsque le Comité des Fêtes du Bois Rouge a recréé la Fête annuelle au Bois Rouge, Jean Pirnay a apporté sa pierre à l’édifice en participant pendant plusieurs années aux travaux du comité organisateur.

L’engagement dont il était le plus fier était sans doute sa présence au sein de la Fabrique d’église Saint-Héribert de Rémersdael. Ce rôle, il l’assumait pleinement quand il mettait en place les différents groupes participant à la procession le jour de la kermesse du village. C’est un décret réorganisant les Fabriques d’église en Flandre qui lui a fait perdre ce mandat qu’il appréciait.

Au cours de la messe des funérailles, Alain Xhonneux lui a rendu hommage comme réfractaire à la Wehrmacht:

Aujourd'hui, M. Jean Pirnay s'en est allé rejoindre l'au-delà. Aussi, nous voulons nous souvenir. Le souvenir fait partie de toute vie qui se respecte.

La guerre éclair qui a duré 18 jours en Belgique au mois de mai 1940, les anciens combattants la rappellent sans cesse car c'est important en face de l'indifférence qui marque de plus en plus les générations suivantes. Ce mois de mai 1940 et les années suivantes qui ont marqué à jamais les habitants de notre région furent une époque qui nous laisse au coeur la fierté du devoir accompli. Après la capitulation de l'armée belge fin mai 1940, l'Allemagne annexa les 10 anciennes communes de la région. Aussi les jeunes en âge de faire leur service militaire durent se résoudre à faire partie de la Wehrmacht, c'est-à-dire l'armée allemande. Ce qu'ils refusèrent presque tous et ils devinrent ainsi des réfractaires. M. Pirnay fut de ceux-là. Il se cacha d'abord pendant 3 mois dans le grenier de la ferme familiale sise rue Gulpen à Hombourg. Ce furent 3 mois de profonde anxiété. Cette situation très délicate ne pouvait durer.

Un de ses cousins qui habitait Verviers l'a pris en charge grâce au réseau de l'armée blanche qui finalement le plaça à Bléret, un petit village situé à quelques kilomètres de Waremme. Il y travailla pendant 4 années dans une ferme comme ouvrier agricole sans aucun contact avec le monde extérieur. Ce furent 4 années de profonde solitude. Comme tous ceux de son âge, il a pris le risque de se réfugier dans la clandestinité sans calculer les dangers qu'il courait s'il était dénoncé.

Pour cette attitude courageuse, la Belgique lui a accordé le tire de réfractaire à la Wehrmacht, et plus tard, celui de résistant au nazisme

Le 12 septembre 1944, la commune de Hombourg fut libérée. Le réfractaire Jean Pirnay a cru à cette libération. Fier du devoir accompli, il a rejoint les rangs des anciens combattants de Hombourg. Tant que sa santé était bonne, il a accompagné régulièrement le flambeau sacré dans notre village, en portant le drapeau des réfractaires.

Avant que défilent tous ceux que tu as si bien connus, laisse nous t'exprimer tout notre respect.

Dors dans la paix du Juste et que Celui qui règne dans les cieux et à qui appartient l'éternité t'accueille dans la vraie vie et la lumière sans fin.

Maintenant, nous écoutons notre hymne national, la Brabançonne.