L'église Saint-Héribert, la paroisse et les curés

 

 

 

 

Rémersdael parait avoir possédé dès le XIIIe siècle une chapelle consacrée à saint Héribert, qui a donné son nom à une fontaine de l'endroit, encore appelée de nos jours dans le parler local Herbertsborn. Du texte en dialecte brabançon reproduit dans la notice IV, il semble résulter que cette appellation doit être appliquée, comme le font d'ailleurs mes habitants, à une source qui jaillit dans une prairie, au nord de l'emplacement du château et non à la fontaine qui est située à l'ouest du cimetière et dont l'édicule a été reconstruit en 1859, millésime qui s'y trouve gravé. Des désignations analogues, empruntées au patron de l'église, se rencontrent dans plusieurs autres localités : à Aubin‑Neufchâteau, la fontaine St‑Laurent; à Mortroux, la fontaine Ste‑Lucie; à St‑Jean‑Sart, la fontaine St‑Jean ; à Wodémont, la fontaine St‑Nicolas, etc. Comme la fontaine St‑Héribert est déjà citée en 1368, la construction du premier sanctuaire de Rémersdael doit remonter à une époque encore antérieure. Un acte de 1290, dont il sera question plus loin, mentionne déjà la paroisse de Rémersdael.

L'église de Rémersdael est la seule du diocèse de Liège dédiée à saint Héribert, archevêque de Cologne, mort en 1021, dont le culte s'était répandu de bonne heure en Rhénanie. Ce vocable permet d'attribuer l'érection de la chapelle primitive au chapitre de Notre‑Dame d'Aix‑la‑Chapelle qui, possédant de nombreux biens dans la localité, aura voulu pourvoir aux besoins religieux de leurs tenanciers.

Le sanctuaire originel avait fait place, vraisemblablement vers la fin du XVIe siècle, à une église qui fut consacrée le 24 juillet 1605 par le suffragant de l'évêque de Liège, André Strengnart, préfet du couvent des carmes de cette ville, évêque de Tagaste en Numidie. La consécration eut lieu à l'occasion d'une tournée de confirmation, où ce sacrement fut administré le 21 juillet à Thimister, le 22 à Henri‑Chapelle, le 23 à Aubel et à Teuven, le 24 à Sinnich, Rémersdael et Hombourg, le 25 à Montzen.

L'église fut rebâtie au milieu du XVIIIe siècle. L'autel du côté de l'épître, dédié à sainte Catherine, disparut lors de cette reconstruction. L'ancienne tour, déjà réparée en 1699, était de nouveau en mauvais état en 1722. Le vaisseau fut agrandi dans la suite d'une nef latérale à gauche. Le temple se dressait au milieu du cimetière et avait le chœur à l'Ouest; il couvrait une superficie de 305 mètres carrés. Son pavement abritait plusieurs sépultures, notamment celle des seigneurs de Rémersdael.

Le baron Clément de Furstenberg donna le terrain pour l'édification de l'église actuelle. Les plans, dressés en 1871 par l'architecte Jean-Lambert Blandot de Huy, furent approuvés le 6 juillet 1873 par le Conseil de fabrique, le 10 par le Conseil communal et le 21 mars 1874 par la Commission royale des monuments. Un arrêté royal du 4 mai 1875 autorisa la construction. La première pierre fut posée en avril 1876 et l'inauguration de l'édifice eut lieu le 20 décembre 1879. Une plaque commémorative, au bas de la nef, mentionne les noms des membres du Conseil de fabrique et du Conseil communal, ainsi que ceux de l'architecte et des entrepreneurs.

La consécration fut faite le 29 avril 1882 par l'évêque de Liège, Mgr. Victor‑Joseph Doutreloux. Voici comment le Journal d'Aubel du 23 avril 1882 annonçait l'événement:

L'édifice, construit en briques, est orienté liturgiquement. Il présente à la façade, aux côtés de l'entrée, la statue de St‑Héribert, en habits pontificaux, et celle de la patronne secondaire, sainte Geneviève, en costume de bergère, mais dont la houlette a disparu.

Au-dessus du portail s'aligne une rangée de statuettes. endommagées par les intempéries, qu'il est malaisé d'identifier. La tour, très élancée, atteint une hauteur de près de 40 mètres.

En 1907, la Députation permanente approuve une délibération du conseil communal votant un crédit spécial de 357,25 francs pour "réparation à la tour et à l'horloge de l'église". Les établissements Michiels-Moermans de Malines livrent et placent trois nouveaux cadrans à cette occasion (200 francs). L'entrepreneur Thomas Cremers de Teuven facture 133,75 francs le travail de mise en place, Joseph Onoch facture 5 francs "voor twee maal met de kar naar Aubel te gaan die zaaken van de kerk te halen" et le couvreur Henri Vanloo facture 18,50 francs pour travaux.

L'intérieur, bien éclairé, a trois nefs et cinq travées sans transept. L'architecture, d'une contexture assez bizarre, paraît, par le chevet plat, s'inspirer du gothique anglais. Au-dessus des arcades de la grande nef s'élèvent des gâbles couronnés de fleurons et encadrant des trilobes, dans lesquels figurent les bustes des Apôtres. Ces gâbles coupent l'arcature courant le long de la nef comme triforium et ils sont surmontés de petites baies atteignant la voûte. Les arcs-doubleaux et les nervures s’appuient sur des colonnettes, dont la base repose sur un cul de lampe, historié d'une tête d'ange, au-dessus des chapiteaux des colonnes. Les voûtes des petites nefs sont supportées directement par ces chapiteaux et des colonnettes appliquées sur les murs. L'ébrasement des fenêtres descend jusqu'au sol et abrite les confessionnaux.

Le fond plat du chœur présente une grande verrière, aux couleurs chatoyantes, représentant la Nativité. Fortement endommagée en 1944 par la chute d'une bombe volante, elle a été remise en état en 1950. Ce vitrail offre au bas une rangée de blasons : aux deux extrémités, celui des Furstenberg; au milieu, à gauche, les armoiries accolées de Furstenberg‑de Romberg et, à droite. de Furstenberg‑de Lilien. (La mère du donateur, le baron Clément de Furstenberg, était Paula de Romberg et son épouse Marguerite de Lilien). Le chœur donne accès à droite à la sacristie, à gauche à la tribune de la famille de Furstenberg qui lui a été concédée en considération des libéralités dont elle a gratifié la nouvelle église. De même, un arrêté du ministre de la justice en date du 11 septembre 1877, avait autorisé la concession à perpétuité au sieur Charles Talbot et à sa famille d'un banc de six personnes, le plus proche de l'autel, du côté de l'évangile.

L'édifice actuel n'a rien conservé du mobilier de l'ancienne église. Seul, le monument funéraire de Jean d'Eynatten qui s'y trouvait a été appliqué contre le mur Ouest de la tribune.

Les travaux les plus récents qui ont été entrepris dans l'église consistaient en la restauration des orgues. Travail initié par le Père Jozef Collijn et réalisé entre octobre 1999 et juin 2004 par Henk Van der Luit.

"Il s'agit d'un bel instrument qui a été attribué au facteur d'orgues allemand  Koulen.  La construction de la Bombarde de Pédale rappelle cette facture et l'attribution pourrait donc être correcte. Les nombreuses modifications effectuées lors de la campagne de travaux entre 1999 et 2004 ont hélas dénaturé l'instrument qui a perdu partiellement son caractère homogène. Le style du buffet et l'intégration dans le cadre architectural collent à un point tel que ce serait étonnant que l'orgue n'ait pas été construit pour l'église actuelle (alors que d'autres sources prétendent que l'orgue proviendrait de l'ancienne église). L'orgue de Rémersdael a été classé monument historique en 2012. Il s'agit d'un instrument historique de valeur et d'un témoin rare si pas unique de la facture de Koulen sur notre territoire." (Guido Schumacher, Manufacture d'orgues, 20 septembre 2018).

Rémersdael a été séparé de Teuven au point de vue religieux en 1833, mais il semble établi que la localité avait déjà constitué jadis une paroisse distincte.

Dans un acte du mois de juin 1290, cité précédemment, les trois fils du voué de Rémersdael témoignent que leur père Simon et leur mère Mabille ont, avec leur consentement, légué à leur frère Olivier (curé de Baelen) une dîme à percevoir dans la «paroisse» de Rémersdael.

Une charte du 1er  novembre 1368, dont l'original sur parchemin est conservé aux archives de l'État à Liège, émane de la cour du chapitre de Notre‑Dame à Aix‑la‑Chapelle dans les «paroisses » de Teuven et de Rémersdael.

Le pouillé du diocèse de 1777 cite l'église de Rémersdael, au même titre que celles de Teuven et de Hombourg. En 1558, elle est indiquée comme dépendant de Teuven.

Les rapports des visites faites par l'archidiacre mentionnent que la paroisse compte 150 communiants en 1624 et 60 familles en 1699 et 1712.

A cause du manque de prêtres, la paroisse fut à de nombreuses époques dépourvue d'un desservant et confiée au curé de Teuven. En 1624, celui-ci célèbre la messe dans la chapelle de Rémersdael les dimanches et jours de fête, mais il n'y administre pas le baptême et n'y chante pas les obsèques. Les fidèles sont tenus d'assister à l'office divin dans l'église de Teuven les jours des Rameaux, de Pâques et de Noël, ainsi que d'y faire leurs pâques.

On note en 1679 l'entrée au monastère de Sainte‑Croix à Slenaken de Renier Koninghs d'lmmendorf, précédemment vicaire à Heerlen et à Gulpen, puis « curé »  de Rémersdael.

En 1699, l'église de Rémersdael est desservie par N. Caproens, frère du curé de Teuven. Il y administre le baptême et y célèbre les funérailles.

Le curé de Teuven ne pouvant plus en 1712 assurer le service à Rémersdael, l'archidiacre propose d'y installer un desservant, en lui assignant une partie des revenus et le bénéfice de l'autel St‑Nicolas de l'église de Teuven. Le recteur de ce bénéfice, Mathieu Caeckers, est nommé à cette charge. Il devra célébrer la messe les dimanches et jours de fêtes, prêcher et faire le catéchisme.

Le tableau des églises paroissiales du diocèse au XVIIIe siècle cite l'église de Rémersdael, avec comme collateur le seigneur de l'endroit. L'acte de vente de la seigneurie en 1721 par le comte Frédéric d'Eynatten mentionne, parmi les prérogatives y attachées, le droit de collation.

En 1764, la fabrique de l'église de Rémersdael, dont le mambour était Jean Heckmann, jouissait d'un revenu annuel de 141 florins 18 sous. Le mambour était désigné par le pasteur, avec l'assentiment du maître d'école et de la communauté.

Un bénéfice était fondé sous l'invocation de sainte Catherine; il rapportait par an 56 florins de Liège et il était à la collation du seigneur de la cour de Clermont.

A la fin du XVIIIe siècle, Rémersdael est incorporé dans la paroisse de Teuven. Il a une chapelle succursale, desservie par deux prêtres, sans cure d'âmes. Le prémissaire (chargé de dire la première messe les dimanches et jours de fête) est Jean-Pierre Genkens.

Sous le régime français, la localité possède une «chapelle auxiliaire» dépendant de la succursale de Teuven, laquelle relève de la cure d'Aubel.
Des indications éparses qui précédent, il semble bien résulter que Rémersdael, qui possédait une église avec sa propre fabrique, où les fidèles recevaient le baptême, ainsi qu'un cimetière où ils avaient leur sépulture, a constitué jadis une paroisse distincte. La pénurie de prêtres et l'insuffisance des ressources auront provoqué, d'abord temporairement et ensuite de façon permanente le rattachement de la paroisse de Rémersdael à celle de Teuven.

L'église de Rémersdael fut définitivement érigée en paroissiale le 16 avril 1822 par l'autorité diocésaine. Le desservant reçut la qualification d'administrateur et commença la tenue des registres de baptêmes, mariages et décès. La nouvelle paroisse fut séparée de celle de Teuven, pour ce qui concernait le temporel, par arrêté royal du 2 mars 1833 et, au point de vue spirituel, par l'évêque Corneille van Bommel au mois de novembre de la même année. L'administrateur prit alors le titre de recteur.

Un arrêté royal du 11 juillet 1842 rangea l'église, jusqu'alors auxiliaire, de Rémersdael au nombre des succursales et le recteur, devenu curé, jouit du traitement adhérent à cette charge. L'étendue de la circonscription dans laquelle devait s'exercer sa juridiction fut déterminée par l'évêque susdit le 9 décembre 1842.

L'ostensoir de l'église de Rémersdael date de 1767.

Ce drapeau consacré à Saint-Héribert porte la date de 1885.

Ci‑après la liste des desservants de l'église de Rémersdael depuis son érection en paroissiale.

1822 ‑ 1842  - Morhage Joseph, né le 14 août 1769, chapelain de Rémersdael en 1821, administrateur en 1822, recteur en 1833, retraité en 1842.

1842 ‑ 1860 ‑ D'Affnay Lambert, né le 4 octobre 1813 à Aix‑la‑Chapelle, ordonné en 1839, chapelain de Fouron‑St‑Martin, curé de Rémersdael en 1842, y décédé le 15 Juillet 1860.

1860‑1880 ‑ Speusers Pierre, né le 22 septembre 1808 à Limbricht, ordonné en 1835, curé de Sippenaeken en 1854, de Rémersdael en 1860, retraité en 1880, décédé à Aix‑la‑Chapelle, le 21 août 1885.

1880‑ 1906 ‑ Cluyten Laurent, né le 12 février 1844 à Wittem, ordonné en 1870, vicaire à Aubel, curé de Rémersdael en 1880, retraité en 1906, décédé à Aubel le 19 mars 1913.

1906‑ 1937 - Janssen Théodore, né le 4 novembre 1870 à Gerdingen (Bree), ordonné en 1894, vicaire à Aubel, en 1898 à Herstal N.‑D., chapelain à Halmael (St‑Trond) en 1903, curé de Rémersdael en 1906, retraité à La Kan (Aubel) en 1937, décédé à Aubel le 5 janvier 1957[G. Van Voeren, Veltmans en Overmaas, 1989, p. 158.].

1937‑ 1947 - Portmans Etienne, né le 7 juin 1895 à Hasselt, ordonné en 1921, professeur au séminaire de St‑Trond, vicaire à Wonck en 1929, curé de Rémersdael en 1937, retraité à Hasselt en 1947.

1947‑1952 ‑ Poelmans Pierre, né le 1er décembre 1901 à Neerpelt, ordonné en 1927 à Liège, professeur au collège de Visé en 1926, secrétaire de la section du Davidsfonds au Collège Saint-Hadelin à Visé, curé de Rémersdael en 1947, de Heuvelsche Heide (Lommel) en 1952, de Lindelhoeven (Overpelt) en 1960, émérite le 1er septembre 1977, décédé à Kleine-Brogel le 11 décembre 1984 [Pour une grande parties des notes postérieures à 1953, merci à Victor Taeter, à l’époque Président de la Fabrique d’Église Saint-Héribert].

Les curés Poelmans et Schevers entourant le sacristain-organiste Jefke Krott.

1952‑1956 - Schevers Jan, né le 29 mars 1907 à Schijndel (Hollande), ordonné le 3 juillet 1932 à Liège, professeur au collège de St‑Trond, vicaire à Hamont en 1946, curé de Rémersdael en 1952, à Achel en 1956 ainsi que professeur de religion à l’école professionnelle d’Achel en 1960, émérite le 1er septembre 1976, décédé à Achel le 1er octobre 1988

1956-1959 – Daerden Jozef, né le 16 février 1908 à Bommershoven, ordonné le 2 juillet 1933 à Liège, vicaire à Herk-de-Stad en 1933, recteur à Zelem en 1952, curé à Rémersdael en 1956, à Zelk-Halen en 1959, émérite le 1er novembre 1991, décédé à Zonhoven le 20 juillet 1995

1959-1969 – Possen Hubert, né le 16 octobre 1915 à Teuven, ordonné le 28 juillet 1940 à Liège, vicaire à Sainte-Foy (Liège) en 1940, curé à Kortijs en 1950, à Neerwinden en 1954, à Rémersdael en 1959, à Fouron-le-Comte en 1969, décédé à Fouron-le-Comte le 13 avril 1989

1969-1973 – Petry Frederik, S.D.B. (Salésien de Don Bosco), né à Millen le 24 février 1922, ordonné à Oud-Herverlee le 27 avril 1952, curé à Rémersdael en 1969, à Sint-Gilles (Tongres) en 1973, décédé à Tongres le 23 décembre 1974

1973-1975 – Indekeu Jacques sj (jésuite), né le 31/07/1908 à Hamont, entré dans la Compagnie de Jésus le 23/09/1926 à Drongen, ordonné à Leuven le 24/08/1937, curé à Rémersdael de 1972 à 1974, décédé à Heverlee le 7 juillet 2002.

1975-1977 – Steegen Mathieu, né à Eigenbilzen le 26 août 1916, ordonné à Louvain le 11 juillet 1943, économe au Collège de Tervuren en 1943, curé à Eix (Meuse, France) en 1975, à Rémersdael en 1977, décédé à Hasselt le 23 janvier 1979

1977-1988 – Collijn Jozef, s.m.m., né le 28 décembre 1914 à Gulpen, a fait ses promesses à la Congrégation des Monfortains de Meerssen le 8 septembre 1939, ordonné le 19 mars 1945 à Oirschot, curé à Rémersdael en 1977, retraité depuis octobre 1987 à Vaals, décédé le 8 septembre 1992 à Valkenburg-Houthem [Souvenir mortuaire du Père Jef Collijn (collection personnelle)]. Le Foron a relaté le départ du Père Collijn dans son quatrième numéro de 1987.

1988-2005 – Lemmens Joseph, né le 5 janvier 1948 à Fouron-Saint-Pierre, promu à la tête d’un doyenné plus important, avec cure à Vlijtingen, le 31 juillet 2005.

1993 -       - Houbiers Philippe, né le 29 octobre 1955 à Rémersdael, ordonné diacre le 30 janvier 1993 à Banneux

2005 -           Stassen Louis, né à Genk.

En 1994, la famille A. Ernst-Radermecker a participé aux frais de l’électrification des cloches de l’église et a demandé que la tradition de « l’ANGELUS » soit perpétuée. Du vivant de la maman, ce moment de « l’ANGELUS » était un moment de prière en famille.

La Fabrique d'église est chargée de la gestion matérielle de l'église. Elle a été entièrement renouvelée à la suite du décret flamand du 7 mai 2004.

À la suite de ce renouvellement, d'anciens membres ont été décorés : M. Jean Pirnay pour 43 ans de présence, M. Roger Charbon pour 7 ans de présence. La décoration a été remise à titre posthume à M. Joseph Lahaye pour 16 ans de dévouement le jour de son enterrement.

De g. à dr. au premier rang: Jean Pirnay et son épouse, Mme Lahaye, Madame et Roger Charbon.

Au second rang les membres actifs (2007) de la Fabrique d'église: Victor Taeter, Roland Lahaye, Robert Renkens, Christian Vandenhove, le Curé Stassen, Marie-José Xhonneux et François Heuts.

Depuis le décret de 2004, des élections ont lieu régulièrement. A la suite du renouvellement de mai 2017, la Fabrique d’église de compose de Victor Taeter, responsable de la paroisse, François Heuts, président, Robert Renkens, secrétaire, Jean-Louis Xhonneux, trésorier, Marie-José Xhonneux et Alphonse Cluyten, membres.

L'église paroissiale néo-gothique Saint-Héribert de Rémersdael est reprise depuis le 21 février 2012 sur une liste de monuments protégés.

Si vous cherchez l'église de Rémersdael avec un GPS, voici ses coordonnées: 5°52,8368' Est et 50°43,8832Nord.

Mis à jour le 25 juin 2020

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L'église de Rémersdael est la seule du diocèse de Liège dédiée à saint Héribert, archevêque de Cologne, mort en 1021, dont le culte s'était répandu de bonne heure en Rhénanie. Ce vocable permet d'attribuer l'érection de la chapelle primitive au chapitre de Notre‑Dame d'Aix‑la‑Chapelle qui, possédant de nombreux biens dans la localité, aura voulu pourvoir aux besoins religieux de leurs tenanciers.

Le sanctuaire originel avait fait place, vraisemblablement vers la fin du XVIe siècle, à une église qui fut consacrée le 24 juillet 1605 par le suffragant de l'évêque de Liège, André Strengnart, préfet du couvent des carmes de cette ville, évêque de Tagaste en Numidie. La consécration eut lieu à l'occasion d'une tournée de confirmation, où ce sacrement fut administré le 21 juillet à Thimister, le 22 à Henri‑Chapelle, le 23 à Aubel et à Teuven, le 24 à Sinnich, Rémersdael et Hombourg, le 25 à Montzen.

L'église fut rebâtie au milieu du XVIIIe siècle. L'autel du côté de l'épître, dédié à sainte Catherine, disparut lors de cette reconstruction. L'ancienne tour, déjà réparée en 1699, était de nouveau en mauvais état en 1722. Le vaisseau fut agrandi dans la suite d'une nef latérale à gauche. Le temple se dressait au milieu du cimetière et avait le chœur à l'Ouest; il couvrait une superficie de 305 mètres carrés. Son pavement abritait plusieurs sépultures, notamment celle des seigneurs de Rémersdael.

cimetiere

Le baron Clément de Furstenberg donna le terrain pour l'édification de l'église actuelle. Les plans, dressés en 1871 par l'architecte Jean-Lambert Blandot de Huy, furent approuvés le 6 juillet 1873 par le Conseil de fabrique, le 10 par le Conseil communal et le 21 mars 1874 par la Commission royale des monuments. Un arrêté royal du 4 mai 1875 autorisa la construction. La première pierre fut posée en avril 1876 et l'inauguration de l'édifice eut lieu le 20 décembre 1879. Une plaque commémorative, au bas de la nef, mentionne les noms des membres du Conseil de fabrique et du Conseil communal, ainsi que ceux de l'architecte et des entrepreneurs.

La consécration fut faite le 29 avril 1882 par l'évêque de Liège, Mgr. Victor‑Joseph Doutreloux. Voici comment le Journal d'Aubel du 23 avril 1882 annonçait l'événement:

L'édifice, construit en briques, est orienté liturgiquement. Il présente à la façade, aux côtés de l'entrée, la statue de St‑Héribert, en habits pontificaux, et celle de la patronne secondaire, sainte Geneviève, en costume de bergère, mais dont la houlette a disparu.

Au-dessus du portail s'aligne une rangée de statuettes. endommagées par les intempéries, qu'il est malaisé d'identifier. La tour, très élancée, atteint une hauteur de près de 40 mètres.

eglise

L'intérieur, bien éclairé, a trois nefs et cinq travées sans transept. L'architecture, d'une contexture assez bizarre, paraît, par le chevet plat, s'inspirer du gothique anglais. Au-dessus des arcades de la grande nef s'élèvent des gâbles couronnés de fleurons et encadrant des trilobes, dans lesquels figurent les bustes des Apôtres. Ces gâbles coupent l'arcature courant le long de la nef comme triforium et ils sont surmontés de petites baies atteignant la voûte. Les arcs-doubleaux et les nervures s’appuient sur des colonnettes, dont la base repose sur un cul de lampe, historié d'une tête d'ange, au-dessus des chapiteaux des colonnes. Les voûtes des petites nefs sont supportées directement par ces chapiteaux et des colonnettes appliquées sur les murs. L'ébrasement des fenêtres descend jusqu'au sol et abrite les confessionnaux.

eglise

Le fond plat du chœur présente une grande verrière, aux couleurs chatoyantes, représentant la Nativité. Fortement endommagée en 1944 par la chute d'une bombe volante, elle a été remise en état en 1950. Ce vitrail offre au bas une rangée de blasons : aux deux extrémités, celui des Furstenberg; au milieu, à gauche, les armoiries accolées de Furstenberg‑de Romberg et, à droite. de Furstenberg‑de Lilien. (La mère du donateur, le baron Clément de Furstenberg, était Paula de Romberg et son épouse Marguerite de Lilien). Le chœur donne accès à droite à la sacristie, à gauche à la tribune de la famille de Furstenberg qui lui a été concédée en considération des libéralités dont elle a gratifié la nouvelle église. De même, un arrêté du ministre de la justice en date du 11 septembre 1877, avait autorisé la concession à perpétuité au sieur Charles Talbot et à sa famille d'un banc de six personnes, le plus proche de l'autel, du côté de l'évangile.

L'édifice actuel n'a rien conservé du mobilier de l'ancienne église. Seul, le monument funéraire de Jean d'Eynatten qui s'y trouvait a été appliqué contre le mur Ouest de la tribune.

Les travaux les plus récents qui ont été entrepris dans l'église consistaient en la restauration des orgues. Travail initié par le Père Jozef Collijn et réalisé entre octobre 1999 et juin 2004 par Henk Van der Luit.

Rémersdael a été séparé de Teuven au point de vue religieux en 1833, mais il semble établi que la localité avait déjà constitué jadis une paroisse distincte.

Dans un acte du mois de juin 1290, cité précédemment, les trois fils du voué de Rémersdael témoignent que leur père Simon et leur mère Mabille ont, avec leur consentement, légué à leur frère Olivier (curé de Baelen) une dîme à percevoir dans la «paroisse» de Rémersdael.

Une charte du 1er  novembre 1368, dont l'original sur parchemin est conservé aux archives de l'État à Liège, émane de la cour du chapitre de Notre‑Dame à Aix‑la‑Chapelle dans les «paroisses » de Teuven et de Rémersdael.

Le pouillé du diocèse de 1777 cite l'église de Rémersdael, au même titre que celles de Teuven et de Hombourg. En 1558, elle est indiquée comme dépendant de Teuven.

Les rapports des visites faites par l'archidiacre mentionnent que la paroisse compte 150 communiants en 1624 et 60 familles en 1699 et 1712.

A cause du manque de prêtres, la paroisse fut à de nombreuses époques dépourvue d'un desservant et confiée au curé de Teuven. En 1624, celui-ci célèbre la messe dans la chapelle de Rémersdael les dimanches et jours de fête, mais il n'y administre pas le baptême et n'y chante pas les obsèques. Les fidèles sont tenus d'assister à l'office divin dans l'église de Teuven les jours des Rameaux, de Pâques et de Noël, ainsi que d'y faire leurs pâques.

On note en 1679 l'entrée au monastère de Sainte‑Croix à Slenaken de Renier Koninghs d'lmmendorf, précédemment vicaire à Heerlen et à Gulpen, puis « curé »  de Rémersdael.

En 1699, l'église de Rémersdael est desservie par N. Caproens, frère du curé de Teuven. Il y administre le baptême et y célèbre les funérailles.

Le curé de Teuven ne pouvant plus en 1712 assurer le service à Rémersdael, l'archidiacre propose d'y installer un desservant, en lui assignant une partie des revenus et le bénéfice de l'autel St‑Nicolas de l'église de Teuven. Le recteur de ce bénéfice, Mathieu Caeckers, est nommé à cette charge. Il devra célébrer la messe les dimanches et jours de fêtes, prêcher et faire le catéchisme.

Le tableau des églises paroissiales du diocèse au XVIIIe siècle cite l'église de Rémersdael, avec comme collateur le seigneur de l'endroit. L'acte de vente de la seigneurie en 1721 par le comte Frédéric d'Eynatten mentionne, parmi les prérogatives y attachées, le droit de collation.

En 1764, la fabrique de l'église de Rémersdael, dont le mambour était Jean Heckmann, jouissait d'un revenu annuel de 141 florins 18 sous. Le mambour était désigné par le pasteur, avec l'assentiment du maître d'école et de la communauté.

Un bénéfice était fondé sous l'invocation de sainte Catherine; il rapportait par an 56 florins de Liège et il était à la collation du seigneur de la cour de Clermont.

A la fin du XVIIIe siècle, Rémersdael est incorporé dans la paroisse de Teuven. Il a une chapelle succursale, desservie par deux prêtres, sans cure d'âmes. Le prémissaire (chargé de dire la première messe les dimanches et jours de fête) est Jean-Pierre Genkens.

Sous le régime français, la localité possède une «chapelle auxiliaire» dépendant de la succursale de Teuven, laquelle relève de la cure d'Aubel.
Des indications éparses qui précédent, il semble bien résulter que Rémersdael, qui possédait une église avec sa propre fabrique, où les fidèles recevaient le baptême, ainsi qu'un cimetière où ils avaient leur sépulture, a constitué jadis une paroisse distincte. La pénurie de prêtres et l'insuffisance des ressources auront provoqué, d'abord temporairement et ensuite de façon permanente le rattachement de la paroisse de Rémersdael à celle de Teuven.

L'église de Rémersdael fut définitivement érigée en paroissiale le 16 avril 1822 par l'autorité diocésaine. Le desservant reçut la qualification d'administrateur et commença la tenue des registres de baptêmes, mariages et décès. La nouvelle paroisse fut séparée de celle de Teuven, pour ce qui concernait le temporel, par arrêté royal du 2 mars 1833 et, au point de vue spirituel, par l'évêque Corneille van Bommel au mois de novembre de la même année. L'administrateur prit alors le titre de recteur.

Un arrêté royal du 11 juillet 1842 rangea l'église, jusqu'alors auxiliaire, de Rémersdael au nombre des succursales et le recteur, devenu curé, jouit du traitement adhérent à cette charge. L'étendue de la circonscription dans laquelle devait s'exercer sa juridiction fut déterminée par l'évêque susdit le 9 décembre 1842.

L'ostensoir de l'église de Rémersdael date de 1767.

Ce drapeau consacré à Saint-Héribert porte la date de 1885.

Ci‑après la liste des desservants de l'église de Rémersdael depuis son érection en paroissiale.

1822 ‑ 1842  - Morhage Joseph, né le 14 août 1769, chapelain de Rémersdael en 1821, administrateur en 1822, recteur en 1833, retraité en 1842.

1842 ‑ 1860 ‑ D'Affnay Lambert, né le 4 octobre 1813 à Aix‑la‑Chapelle, ordonné en 1839, chapelain de Fouron‑St‑Martin, curé de Rémersdael en 1842, y décédé le 15 Juillet 1860.

1860‑1880 ‑ Speusers Pierre, né le 22 septembre 1808 à Limbricht, ordonné en 1835, curé de Sippenaeken en 1854, de Rémersdael en 1860, retraité en 1880, décédé à Aix‑la‑Chapelle, le 21 août 1885.

1880‑ 1906 ‑ Cluyten Laurent, né le 12 février 1844 à Wittem, ordonné en 1870, vicaire à Aubel, curé de Rémersdael en 1880, retraité en 1906, décédé à Aubel le 19 mars 1913.

1906‑ 1937 - Janssen Théodore, né le 4 novembre 1870 à Gerdingen (Bree), ordonné en 1894, vicaire à Aubel, en 1898 à Herstal N.‑D., chapelain à Halmael (St‑Trond) en 1903, curé de Rémersdael en 1906, retraité à La Kan (Aubel) en 1937, décédé à Aubel le 5 janvier 1957[G. Van Voeren, Veltmans en Overmaas, 1989, p. 158.].

1937‑ 1947 - Portmans Etienne, né le 7 juin 1895 à Hasselt, ordonné en 1921, professeur au séminaire de St‑Trond, vicaire à Wonck en 1929, curé de Rémersdael en 1937, retraité à Hasselt en 1947.

1947‑1952 ‑ Poelmans Pierre, né le 1er décembre 1901 à Neerpelt, ordonné en 1927 à Liège, professeur au collège de Visé en 1926, secrétaire de la section du Davidsfonds au Collège Saint-Hadelin à Visé, curé de Rémersdael en 1947, de Heuvelsche Heide (Lommel) en 1952, de Lindelhoeven (Overpelt) en 1960, émérite le 1er septembre 1977, décédé à Kleine-Brogel le 11 décembre 1984 [Pour une grande parties des notes postérieures à 1953, merci à Victor Taeter, à l’époque Président de la Fabrique d’Église Saint-Héribert].

Les curés Poelmans et Schevers entourant le sacristain-organiste Jefke Krott.

1952‑1956 - Schevers Jan, né le 29 mars 1907 à Schijndel (Hollande), ordonné le 3 juillet 1932 à Liège, professeur au collège de St‑Trond, vicaire à Hamont en 1946, curé de Rémersdael en 1952, à Achel en 1956 ainsi que professeur de religion à l’école professionnelle d’Achel en 1960, émérite le 1er septembre 1976, décédé à Achel le 1er octobre 1988

1956-1959 – Daerden Jozef, né le 16 février 1908 à Bommershoven, ordonné le 2 juillet 1933 à Liège, vicaire à Herk-de-Stad en 1933, recteur à Zelem en 1952, curé à Rémersdael en 1952, à Zelk-Halen en 1959, émérite le 1er novembre 1991, décédé à Zonhoven le 20 juillet 1995

1959-1969 – Possen Hubert, né le 16 octobre 1915 à Teuven, ordonné le 28 juillet 1940 à Liège, vicaire à Sainte-Foy (Liège) en 1940, curé à Kortijs en 1950, à Neerwinden en 1954, à Rémersdael en 1959, à Fouron-le-Comte en 1969, décédé à Fouron-le-Comte le 13 avril 1989

1969-1973 – Petry Frederik, S.D.B. (Salésien de Don Bosco), né à Millen le 24 février 1922, ordonné à Oud-Herverlee le 27 avril 1952, curé à Rémersdael en 1969, à Sint-Gilles (Tongres) en 1973, décédé à Tongres le 23 décembre 1974

1973-1975 – Indekeu Jacques sj (jésuite), né le 31/07/1908 à Hamont, entré dans la Compagnie de Jésus le 23/09/1926 à Drongen, ordonné à Leuven le 24/08/1937, curé à Rémersdael de 1972 à 1974, décédé à Heverlee le 7 juillet 2002.

1975-1977 – Steegen Mathieu, né à Eigenbilzen le 26 août 1916, ordonné à Louvain le 11 juillet 1943, économe au Collège de Tervuren en 1943, curé à Eix (Meuse, France) en 1975, à Rémersdael en 1977, décédé à Hasselt le 23 janvier 1979

1977-1988 – Collijn Jozef, s.m.m., né le 28 décembre 1914 à Gulpen, a fait ses promesses à la Congrégation des Monfortains de Meerssen le 8 septembre 1939, ordonné le 19 mars 1945 à Oirschot, curé à Rémersdael en 1977, retraité depuis octobre 1987 à Vaals, décédé le 8 septembre 1992 à Valkenburg-Houthem [Souvenir mortuaire du Père Jef Collijn (collection personnelle)]. Le Foron a relaté le départ du Père Collijn dans son quatrième numéro de 1987.

1988-2005 – Lemmens Joseph, né le 5 janvier 1948 à Fouron-Saint-Pierre, promu à la tête d’un doyenné plus important, avec cure à Vlijtingen, le 31 juillet 2005.

1993 -       - Houbiers Philippe, né le 29 octobre 1955 à Rémersdael, ordonné diacre le 30 janvier 1993 à Banneux

2005 -           Stassen Louis, né à Genk.

En 1994, la famille A. Ernst-Radermecker a participé aux frais de l’électrification des cloches de l’église et a demandé que la tradition de « l’ANGELUS » soit perpétuée. Du vivant de la maman, ce moment de « l’ANGELUS » était un moment de prière en famille.

La Fabrique d'église est chargée de la gestion matérielle de l'église. Elle a été entièrement renouvelée à la suite du décret flamand du 7 mai 2004.

À la suite de ce renouvellement, d'anciens membres ont été décorés : M. Jean Pirnay pour 43 ans de présence, M. Roger Charbon pour 7 ans de présence. La décoration a été remise à titre posthume à M. Joseph Lahaye pour 16 ans de dévouement le jour de son enterrement.

De g. à dr. au premier rang: Jean Pirnay et son épouse, Mme Lahaye, Madame et Roger Charbon.

Au second rang les membres actifs (2007) de la Fabrique d'église: Victor Taeter, Roland Lahaye, Robert Renkens, Christian Vandenhove, le Curé Stassen, Marie-José Xhonneux et François Heuts.

Depuis le décret de 2004, des élections ont lieu régulièrement. A la suite du renouvellement de mai 2017, la Fabrique d’église de compose de Victor Taeter, responsable de la paroisse, François Heuts, président, Robert Renkens, secrétaire, Jean-Louis Xhonneux, trésorier, Marie-José Xhonneux et Alphonse Cluyten, membres.

L'église paroissiale néo-gothique Saint-Héribert de Rémersdael est reprise depuis le 21 février 2012 sur une liste de monuments protégés.

Si vous cherchez l'église de Rémersdael avec un GPS, voici ses coordonnées: 5°52,8368' Est et 50°43,8832Nord.

Mis à jour le 27/02/2018

 

 

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